Écologie, solidarité : Glucksmann pointe "deux immenses absents" du discours de Macron sur l'Europe

Troisième dans les sondages, à seulement quelques points de la candidate de la majorité Valérie Hayer, le candidat PS-Place Publique cible le président de la République, dont le discours sur l'Europe, ce jeudi 26 avril, comprenait "deux immenses absents", selon lui.

Le (très) long discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe? Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place Publique pour les élections européennes, l'a écouté "avec attention". Invité de BFMTV-RMC ce vendredi 26 avril, il est d'accord avec le postulat posé par le président la veille selon lequel "l'Europe est mortelle".

Pour autant, le député européen estime que le "niveau" de son adresse n'a pas suivi, déplorant "deux immenses absents": "la question de la solidarité sociale" et "l'écologie". Sur le premier point l'essayiste dénonce:

"1h50 de discours, rien sur la pauvreté, rien sur la misère, rien sur la solidarité qui est nécessaire dans les sociétés européennes pour préserver nos démocraties, nos institutions."

Pour ce qui est de l'écologie, le président de la République a traité ce sujet "en trois minutes, sans aucune annonce concrète sur la biodiversité, la protection des océans, de la nature", tance Raphaël Glucksmann.

Et de résumer son sentiment ainsi: "Pas un mot dans son discours et pas un geste dans ses actions ne touchent les gens qui sont aujourd'hui les victimes des injustices et des inégalités dans notre société."

Le député européen n'a pas attendu son interview sur BFMTV-RMC pour cogner sur le chef de l'État. Il a déjà préparé le terrain mercredi, lors d'un meeting, s'en prenant notamment à la "faillite stratégique" d'Emmanuel Macron, en référence à des propos tenus en 2019, lorsque ce dernier avait appelé à un rapprochement entre l'Union européenne et la Russie pour retrouver la "confiance" dans un ordre international en "recomposition".

Sur le sujet de la Guerre en Ukraine, Raphaël Glucksmann cherche à nouveau à faire valoir ses différences avec le président, qui se présente, comme lui, en fervent défenseur du pays agressé par la Russie:

"Au lieu de faire des grandes phrases, que la France agisse!", enjoint-il. "Après plus de deux ans de guerre, nous ne sommes pas capables de livrer sur le front ukrainien plus de 5 000 obus par mois, alors que les Russes en tirent 20 000 par jour. Les contrats à long terme avec nos industriels ne sont toujours pas passés. La France est à la traîne de l'aide à l'Ukraine."

Si Raphaël Glucksmann cible le chef de l'État, c'est qu'il entend bien ne pas en rester à sa position de troisième homme dans les sondages. La seconde place, occupée actuellement par la tête de liste de la majorité, Valérie Hayer, est à distance accessible. Lui est à 13%, elle à 16, selon une étude Toluna Harris Interactive pour Challenges, M6 et RTL parue mercredi.

Article original publié sur BFMTV.com