"Le tourisme doit changer": le maire de Venise justifie la mise en place d'une taxe à l'entrée de la ville

Le tourisme à Venise "doit changer" si l'on veut protéger cette ville fragile et en péril, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, a déclaré ce jeudi 25 avril son maire en saluant le début sans encombres d'une entrée payante de cinq euros dans sa ville.

"Aujourd'hui nous avons dépensé plus d'argent que nous n'en avons encaissé mais (...) c'est un moyen pour faire comprendre qu'on doit changer et donc diluer les visites" sur toute l'année, a déclaré Luigi Brugnaro. "Les gens comprennent cela", a-t-il assuré.

Devant les dégâts provoqués par le surtourisme et faute de mesures adaptées pour le juguler, l'Unesco avait menacé de placer la ville sur la liste du "patrimonial mondial en péril".

"Définir un nouveau système de gestion"

Pour l'éviter, la ville s'était engagée en septembre auprès du Comité du Patrimoine mondial de l'Unesco, réuni à Ryad, à mettre en place dès cette année un système de gestion des flux de visiteurs.

Pour cette première mondiale, Venise a vendu quelque 15.700 billets, selon les chiffres officiels diffusés en fin de journée. Aucun plafond n'est fixé au nombre de billets disponibles.

Ces billets, qui se présentent sous forme de QR Codes vendus en ligne ou sur place, doivent être présentés à des contrôleurs postés notamment sur le parvis de la gare, principal accès à la Cité des Doges.

"L'objectif est de définir un nouveau système de gestion de flux touristiques et de décourager le tourisme à la journée à Venise à certaines périodes", a rappelé la mairie jeudi.

Pour le maire, "la plus grande satisfaction a été de voir des gens s'approcher (des points de contrôle, NDLR) en agitant leur QR code". "Ces gens-là ont compris" l'enjeu, s'est-il réjoui.

Venise est la première ville touristique au monde à imposer un droit d'entrée à l'instar d'un parc à thème, alors que des mouvements hostiles au surtourisme se multiplient, notamment en Espagne, poussant les autorités à agir pour concilier le bien-être des habitants avec un secteur économique crucial.

En pic de fréquentation, 100.000 touristes dorment à Venise, en plus de dizaines de milliers de visiteurs journaliers. À comparer aux quelque 50.000 habitants du centre-ville, qui ne cesse de se dépeupler.

Article original publié sur BFMTV.com